TUNISIE SCÉNARIOS POUR DEMAIN
Deux ans après l’élection de la Constituante, la nation reste prisonnière d’une interminable négociation politique. Pendant que tout le reste se déglingue dangereusement… C’est l’heure d’une réelle prise de conscience. Et d’un changement de génération.
On pourrait dire que la Tunisie navigue de crise en crise, de blocage en blocage, de tractations fumeuses en coups tordus. Que la violence, le voile et la misère économique menacent. On pourrait dire, à l’inverse, que l’on n’a pas encore versé entièrement dans l’anarchie, que l’État tient et que, de négociations en négociations, se dessine laborieusement un grand compromis politique et historique.
Dans ce moment tunisien, il y a probablement un peu de ces deux regards qui se croisent. Mais sur le fond, sur le constat, le bilan est dur. Deux ans après l’élection de l’Assemblée constituante (le 23 octobre 2011), le pays n’a ni Constitution, ni institutions pérennes, ni véritable gouvernement stable et accepté. La violence est entrée sur la scène. Certes le temps de l’histoire est long, et on ne sort pas d’une révolution du jour au lendemain. Mais il faut en sortir. Se poser la question : « Et maintenant ? ».
Le parti dominant, Ennahdha, fait face à son propre...