RWANDA KAGAMÉ LA LOI DU PLUS FORT
Despote sans états d’âme ou sauveur de la nation ? Les deux, probablement... Près de vingt ans après le cataclysme du génocide, le président a un bilan à son image : complexe et ambivalent. Il a quasiment modelé un nouveau pays. Mais son pouvoir est incontestable et ne peut être contesté.
«Impressionnant ». C’est le mot qui revient le plus souvent quand il s’agit de Paul Kagamé, le fondateur du Front patriotique rwandais (FPR), le mouvement armé qui a mis fin au génocide de 1994le premier d’Afrique et le dernier du XXe siècle. Un cataclysme de violence qui a transformé les collines du Rwanda en immenses charniers. En moins de trois mois, entre 800 000 et 1 million de personnes sont massacrées, à coups de machette ou de gourdin. Leur tort : appartenir à la minorité ethnique des Tutsis, environ 15 % de la population du Rwanda. Ou être un Hutu « modéré », réfractaire à l’élan génocidaire des extrémistes hutus qui veulent s’arroger définitivement le pouvoir. Le génocide est le drame fondateur de la carrière politique de Paul Kagamé. Quand il se produit, le major général a déjà de hauts faits d’armes derrière lui.
Né le 23 octobre 1957...