RITA SAHER
D’EMBLÉE, ELLE BRISE LA GLACE. Chaleureuse, joviale, elle a une spontanéité en accord avec son regard droit et son sourire franc. Rita Saher, 29 ans, vous accueille avec la joie d’une amie au coeur du salon marocain cosy de la maison familiale, à Casablanca. Talentueuse pianiste, la jeune femme incarne plus que la passion : la ténacité d’un destin lié à la musique. La jeune virtuose suivra les cours d’instrument à la prestigieuse École normale Alfred-Cortot de Paris, et donnera son premier concert à Vienne à 14 ans. Elle remplit régulièrement les plus prestigieuses scènes… Sélectionnée par le Centre européen de musique de chambre, ProQuartet, elle a donné en 2009 au grand salon d’honneur des Invalides, à Paris, un important récital parrainé par l’ambassade du Maroc. « Dès l’âge de 10 ans, alors que je faisais de la danse classique, j’ai eu la chance d’être présentée à mon futur professeur de piano, qui a décelé en moi un talent pour cet instrument. »
Le père de Rita, fervent mélomane, grand amateur de luth, l’encourage vivement : « Il n’a pas hésité à travailler la musique à mes côtés, plus de six heures par jour ! Il a énormément donné et s’est sacrifié », souligne la jeune femme. Curieuse, en écho avec l’air du temps, Rita est une fan avouée du 7e art : « Quand je ne joue pas, je dévore les films de Woody Allen. J’adore son humour et son esprit, j’aime ses personnages, leurs failles et leurs marges d’erreur, proches de chacun de nous. » Partageant sa vie entre le Maroc et la France, elle a franchi, le 15 décembre dernier, une nouvelle étape qui la fait entrer dans la cour des grands concertistes : elle a donné un récital au mythique Carnegie Hall de New York, l’un des temples mondiaux de la musique classique. « C’était un concert extraordinaire ! confie-t-elle. C’est toujours touchant, d’être au piano pour apporter quelque chose de positif. Ce soir-là, la salle était archi-comble. C’est l’aboutissement d’une carrière. »
Par Fouzia MAROUF