RÉVOLUTIONS ARABES SUITE OU FIN ?
C’était fin 2010. Au coeur de la Tunisie se levait une lame de fond qui allait bouleverser toute la région. Et faire chuter un ordre établi de plus d’un demi-siècle. Aujourd’hui, tout a changé, tout est à construire…
« Il faut s’attendre à d’autres soulèvements » HASNI ABIDI
Politologue, directeur du Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen (Cermam, Genève).
LES RÉVOLTES DE 2011 sont loin d’avoir figé le monde arabe et la situation est en constante évolution. Certains pays comme la Tunisie sont engagés dans une transition démocratique plus ou moins fragile, tandis que d’autres sont revenus à des systèmes autoritaires. Si l’on prend le cas de l’Égypte, on peut même parler d’une certaine mise à jour, voire d’une rénovation de l’autoritarisme qui a pris de nouveaux habits et qui demeure la caractéristique essentielle du système politique. Mais, si les évolutions divergent, il y a un élément fondamental qui ressort : c’est le fait que la majorité des pays concernés par le printemps arabe de 2011 n’avait pas le savoir-faire politique nécessaire pour mener à bien une transition, y compris sur le plan économique. C’est le legs empoisonné des dictatures : lorsqu’elles s’écroulent, il y...