Portrait : Laurent tel qu’en lui-même
Atypique, iconoclaste, résistant, antifrançais, anti-impérialiste…Autant d’adjectifs qui qualifient Laurent Gbagbo depuis plus de huit ans, depuis qu’il est arrivé au pouvoir en Côte d’Ivoire. Lui-même aime se comparer tantôt à Soundiata Keïta, le fondateur de l’empire mandingue, auquel il avait consacré une pièce de théâtre lorsqu’il n’était pas encore chef d’État et qui a été récemment rééditée ; tantôt à Moïse, qui conduisit son peuple vers la Terre promise en dépit de toutes les vicissitudes. L’opposant historique à Houphouët-Boigny a accédé au sommet de l’État dans des conditions qu’il a jugées lui-même calamiteuses. Et l’exercice du pouvoir n’a jamais été de tout repos pour lui. Ainsi, en septembre 2002, une tentative de renversement s’est muée en une rébellion qui divise toujours le pays. Le mandat de Gbagbo devait s’achever en octobre 2005. Mais quatre ans plus tard, il est toujours à la barre, et personne ne peut dire quand aura lieu l’élection présidentielle. Comment cet homme fonctionne-t-il ?
UNE JOURNÉE TYPE « C’est un homme qui se couche tard, et qui se lève tard », nous dit quelqu’un qui connaît bien la résidence du chef de l’État, à Cocody. C’était celle d’Houphouët-Boigny, qu’avait rénovée Henri Konan Bédié, mais qu’il n’a...