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Maryam Sy Diawara : l'Afrique au Nord

Par Michael.AYORINDE
Publié le 21 février 2011 à 23h03
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« Ici, il y a beaucoup d’Afrique, mais pas de lieu de convergences », explique-t-elle d’une voix douce. « J’ai voulu faire un petit Dapper, même si je n’avais pas beaucoup d’argent », ajoute cette Ivoirienne, montréalaise d’adoption qui connaît bien Paris et son musée d’Arts d’Afrique du XVIe arrondissement. Résultat : une boutique, une librairie, une galerie, un petit café, des bureaux... « Je me suis débrouillée, sans subventions. J’ai prié Dieu ! » À 58 ans, elle peut aussi compter sur son expérience. Dans les années 1990, elle a fondé une agence de communication : Univers Médias. À la tête de cent vingt personnes, elle a créé un réseau d’affichage, une maison d’édition (Passerelle), des journaux (dont le quotidien Le Jour), un réseau de librairies, formé des gens au Mali, au Burkina... Rattrapée par des problèmes de santé dont elle parle sans fausse pudeur (coma diabétique, cancer), elle a eu aussi des ennuis politiques en 2004, lorsque ses bureaux d’Abidjan ont été vandalisés.

Elle a trouvé refuge au Québec auprès d’une partie de ses enfants, encouragée par son époux, pharmacien, resté au pays : « Les hommes n’aiment pas recommencer », dit-elle en souriant. Fille d’un imam d’Odienné, sa famille l’a toujours soutenue, à l’égal de ses frères (l’un d’eux est aujourd’hui ministre de la Communication). « Je suis une idéaliste. C’est comme ça qu’on devient femme d’affaires ! »

Par Jean-Marie Chazeau

maisondelafrique@videotron.ca