MAROC REGARDS SUR QUINZE ANS DE REGNE

Rien n’était vraiment écrit à la mort de son père, Hassan II, souverain absolu, fondateur du royaume moderne, avec sa nouveauté et son féoda-lisme. Certaines successions sont lourdes à porter et pourtant Mohammed VI a repris le trône, avec une aisance particulière. Cet homme alors à peine âgé de 35 ans, qui fut longtemps spectateur silencieux de l’exercice du pouvoir, va rapidement imposer sa marque et se défaire du père à l’ombre immense.

30 juillet 1999… Quinze ans ont presque passé. Quinze ans qui permettent de dessiner le portrait d’un règne et l’évolution d’un royaume, plus com-plexe, plus dur, plus « coupant » que ne le laissent supposer les images d’Épinal de ses campagnes tou-ristiques ou l’autopromotion que font les élites du fameux « modèle marocain ». Le roi a imposé son style, celui d’un souverain moderne, aussi moderne en tout cas que peut l’être le souverain chérifien. Il profite pleinement de son statut de monarque, de sa fortune, de ses entreprises, de ses maisons aux quatre coins du monde qu’une armée de serviteurs tient prêtes 24 heures sur 24… Ce roi, héritier d’une lourde tradition, est celui qui a épousé une élégante roturière de Fès, dotée d’un véritable titre...