Les mille et une vies de Darina
Sa pièce, « Le jour où Nina Simone a cessé de chanter », est une claque. Elle s’ouvre sur l’enterrement de son père, qui ne voulait pas qu’on psalmodie le Coran mais qu’on mette du jazz pendant la cérémonie. Ou du Nina Simone. Et Darina de raconter, de dérouler sa vie, aussi mouvementée que l’histoire de son pays natal, le Liban.
La pièce est un cri. Car Darina a fait toutes les guerres. Elle a goûté à toutes les drogues. S’est frottée à la peur et au danger. Et ses amours sont mortes pour mieux ressusciter.
Avant le début de la représentation, elle est assise dans le noir, regardant avec une joie enfantine les spectateurs s’installer dans la salle. Puis, en pleine lumière, elle se présente. « Je vous attendais depuis longtemps. » Elle est désarmante de franchise. Elle a un corps de danseuse, 40 ans (mais elle en fait dix de moins) et un regard de braise. Elle porte une robe rouge. Une couleur qui s’accorde à sa personnalité flamboyante, rappelle celle de la terre de son village d’Arnoun, celle du sang versé pendant la guerre du Liban ou celui de ses premières règles.
Darina dit tout. Son récit...