Les bonnes feuilles de la rentrée

C'EST MARIE NDIAYE qui remporte la majorité des suffrages côté critiques. On voit bien cette jeune femme, déjà entrée au répertoire de la Comédie-Française et dont le père est sénégalais, récompensée pour ce dixième livre. Elle s'y révèle plus forte que jamais, mais aussi apaisée. Son écriture est moins complexe que dans ses précédents romans, et elle a choisi trois portraits de femmes combatives, entre la France et l'Afrique.
D'autres dames font également le jeu de cette rentrée, à commencer par la Camerounaise Léonora Miano, qui clôt avec brio sa trilogie africaine, marchant dans les pas d'enfants-soldats, avec sa plume toujours aussi flamboyante. La Mauricienne Ananda Devi, elle, nous convie à un huis-clos familial terrifiant que l'on dévore d'une traite. Enfin, Saphia Azzedine évoque la France d'en bas, avec son style toujours aussi cash.
Face à ces demoiselles à la plume bien trempée, l'autre favori des critiques, Frédéric Beigbeder, fait pâle figure. Le dandy des nuits parisiennes, chroniqueur des rails de coke et des amours ratées, égrène ses souvenirs d'enfance de façon tellement nombriliste...
On notera aussi la sortie du dernier Lyonel Trouillot, plongée en apnée dans la société haïtienne.
Et, enfin, l'Américain Column McCann, qui transporte le lecteur dans...