LE GALERISTE DU STREET ART

RETOUR AUX SOURCES pour le propriétaire de la Galerie Itinerrance à Paris, spécialisée dans le street art. Mehdi Ben Cheikh, qui déniche ses artistes graffeurs dans les festivals ou sur les réseaux sociaux pour leur offrir des « murs » où s’exprimer, aime à multiplier les tours de force. Après son exposition à Paris, Tour Paris 13, qui a reçu 30 000 visiteurs – le livre retraçant cette épopée sort ce mois-ci aux éditions Albin Michel –, c’est dans le petit village d’Erriadh à Djerba, dans le Sud tunisien, que Mehdi Ben Cheikh a installé son terrain de jeu en juillet et août derniers. Pas moins de cent « street-artistes » venus du monde entier ont transformé la bourgade en musée à ciel ouvert pour le projet Djerbahood.
« L’architecture s’y prêtait bien car on y trouvait aussi bien des ruines que des maisons typiques ou des formes orientales classiques », commente l’organisateur. Né en octobre 1974 à Tunis, d’une mère française et d’un père tunisien, le galeriste a grandi dans un milieu artistique à La Marsa, dans la banlieue tunisoise. Ses parents, professeurs aux Beaux-Arts de Tunis, le nourrissent de livres d’arts et l’emmènent régulièrement dans les vernissages. Après des études à la Sorbonne, il enseigne les arts plastiques pendant huit ans, puis lâche tout pour ouvrir sa galerie en 2004. « Je n’y suis pas arrivé comme ça, j’ai pas mal tâtonné. » Aujourd’hui, il vend à plus de 20 000 euros les oeuvres du graffeur El Seed et expose des artistes de renom, comme Obey ou C215. ? L.B.