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ENQUÊTE SUR

LE CALIFAT DE LA TERREUR

Par Jean-Pierre.Filiu
Publié le 6 octobre 2014 à 12h27
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En ce premier vendredi du ramadan 2014, la grande mosquée de Mossoul est sur le pied de guerre. Les jihadistes de l’État islamique (EI), désigné par son acronyme arabe Daech, attendent en effet le discours triomphal de leur chef, Abou Bakr al-Baghdadi. Nous sommes le 4 juillet et cela fait trois semaines que l’organisation terroriste s’est emparée de la deuxième ville d’Irak, faisant main basse sur un formidable arsenal, livré par les États-Unis à une armée irakienne en débandade. Et, surtout, les commandos jihadistes ont aussi saisi l’équivalent d’un demi-milliard de dollars dans les banques de Mossoul.

Soudain, les rangs serrés s’écartent pour laisser passer Baghdadi, vêtu d’une abaya noire et la tête ceinte d’un turban. Il monte en chaire pour prononcer un prêche soigneusement préparé. Les gardes du corps, aux aguets, veillent sur ce moment historique. Car leur émir, littéralement leur commandant, va sous leurs yeux se proclamer « calife », le titre réservé au dirigeant suprême de la communauté musulmane. Le premier de ces califes, terme qui signifie « successeur », avait été Abou Bakr, à la mort du prophète Mohammed en 632. Cela fait longtemps que Baghdadi rêve d’usurper ce titre. C’est d’ailleurs sans doute dans ce...

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