LAOLU SENBANJO, L’ART DANS LA PEAU
BY S.E.A. - DR (3)
C’EST LUI QUI A TRANSFORMÉ les corps des danseuses en oeuvres d’art dans le dernier clip de Beyoncé, Lemonade. Mais si ce travail a révélé l’artiste nigérian au grand public, il n’en était pas à son coup d’essai. « Mon mantra, c’est : “Toutes les surfaces sont ma toile” », explique Laolu. Il peint sur les murs, les guitares et aussi les chaussures, comme en témoigne sa version customisée des mythiques baskets Air Max, réalisée voici quelques mois pour Nike. Le graphisme est cependant loin d’être la seule passion de celui qui, jusqu’à 34 ans, était, comme son père, avocat à Lagos, spécialisé dans les droits de femmes et des enfants. Mais Senbanjo a fini par tomber la robe et s’est exilé à Brooklyn pour devenir… chanteur. Une vocation que notre homme n’a d’ailleurs pas laissé tomber. Inspiré par l’afro-soul et le reggae, il continue d’enchaîner les concerts : « Je crée souvent des oeuvres inspirées par ma musique et vice versa », précise ce mystique, qui a baptisé son style « Art sacré d’Ori ». Un terme qui signifie à la fois l’essence, l’âme et la destinée en langue yoruba, l’ethnie majoritaire sur sa terre d’origine. Car, comme en témoignent ses créations à la palette bigarrée, ce grand voyageur n’a jamais oublié d’où il vient.