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L’ÉNIGME ALGÉRIE

Par Leïla Beratto
Publié le 4 avril 2016 à 09h31
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Baisse de la rente, attentes sociales élevées, succession présidentielle, contexte régional instable… Le pays est-il aussi fragile qu’il le paraît ?

Dans la famille Hemi, on est du genre serein. Mais ces dernières semaines, on s’inquiète de la situation économique. C’est d’abord Kahina, la fille cadette aux longs cheveux noirs, enseignante, qui a renoncé à ses vacances à l’étranger : « La valeur du dinar a chuté, l’euro est trop cher pour moi. » Ensuite, le père, qui a décidé d’éteindre toutes les télévisions de la maison quand il a vu la nouvelle facture d’électricité. Et puis le fils, marié, père de deux enfants, qui n’arrive pas à acheter une voiture parce que les prix ont flambé. « On sent bien qu’il va falloir faire attention maintenant, même pour la classe moyenne », résume Kahina, en haussant les épaules.

Le 22 mars dernier, devant le Parlement, Mohamed Laksaci, le gouverneur de la Banque d’Algérie, a laissé voir sa préoccupation. La baisse de la valeur des exportations d’hydrocarbures « confirme l’ampleur du choc externe qui pèse sur l’économie nationale », déclare-t-il aux députés. Entre 2014 et 2015, le dinar algérien a perdu 20 % de sa valeur face au dollar. Les...

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