« L’ART EST UN ESPACE DE COMBAT »
Établi entre Tanger, Lille et Paris, ce vidéaste et plasticien marocain de 45 ans traite de la désacralisation de l’objet religieux, de la fin des dogmes et des idéologies.
Silhouette longiligne et regard amusé derrière ses lunettes, Mounir Fatmi n’est pas du genre à se complaire dans le « politiquement correct ». Son travail, sous forme d’installations, montre des skateboards recouverts de tapis de prière. Ou des volumes du Coran positionnés comme les Twin Towers de Manhattan, dans un paysage de gratteciel fait de livres… Nom de cette installation : Save Manhattan 01, « Comprendra bien qui comprendra le dernier ». Il questionne la montée du fondamentalisme religieux, mais aussi l’intégrisme sous toutes ses formes – y compris les atteintes à la liberté d’expression dont il est lui-même victime.
Invité partout à travers le monde, il est devenu plus qu’un artiste avec une cote, une véritable institution. On le sollicite pour son discours contre l’intégrisme musul-man, mais on le prie aussi, en France ou ailleurs, de ne pas montrer certaines œuvres jugées trop « sensibles »… Une pièce intitulée Printemps perdus a ainsi été démontée au bout de trois jours à la foire privée Art Dubai en 2011, dans cette...