L’APRES-ZUMA A COMMENCE
Le dernier score (62,1 %) du Congrès national africain (ANC, au pouvoir depuis vingt ans) révèle un profond malaise. En baisse par rap-port à celui de 2009 (65,9 %), il accuse un recul de 10 % dans la province stratégique de Gauteng (Johannesburg et Pretoria). Les niveaux d’abstention et de non-inscription des citoyens en âge de voter paraissent non moins éloquents (lire entretien avec William Gumede). Le droit de vote, pour lequel les Sud-Africains se sont tellement battus, n’intéresse plus que 41 % des élec-teurs, vingt-trois ans après la fin officielle de l’apartheid ! La personnalité de Jacob Zuma, 72 ans, un président décrié, n’y est sans doute pas pour rien. Mais au fond, c’est un problème structurel qui se pose en Afrique du Sud : beaucoup ne se reconnaissent plus dans l’ANC et attendent de voir émerger un vrai parti d’opposition, susceptible de représenter une alternance.
Les enjeux de l’après-Zuma ne font que commencer, avec une probable recompo-sition du paysage politique. « La classe ouvrière cherche une alternative aux poli-tiques ratées de l’ANC », clame ainsi Irvin Jim, le secrétaire général du Syndicat national des métallurgistes d’Afrique du Sud (Numsa, 232 000 membres). Ce syndicat, affilié au Congrès des...