L’ambition congolaise de Moïse Katumbi
Ex-entrepreneur, ex-gouverneur du Katanga, patron d’un club de foot, il se veut aujourd’hui homme d’État. Il a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle en RDC prévue fi n novembre 2016. Rencontre avec un personnage sûr de son destin, certainement courageux. Et peut-être idéaliste.
Moïse Katumbi reçoit chez lui, le 7 juillet, dans un quartier chic de Bruxelles. Dans son immeuble, pas de sécurité renforcée. Il se tient lui-même devant sa porte grande ouverte, costume sombre sur une chemise blanche, le sourire aux lèvres. L’opposant congolais brigue la succession de Joseph Kabila à la présidence de la République démocratique du Congo (RDC), quatrième pays le plus peuplé du continent – 77 millions d’habitants au coeur de l’Afrique centrale. L’enjeu est colossal : une alternance pacifique dans ce pays serait une première dans son histoire tourmentée, mais aussi en Afrique centrale, une région où les présidents sont toujours, en 2016, tentés de l’être à vie.
Il invite à prendre place dans l’un des fauteuils en cuir de couleur crème de son salon. La pièce est simple, mais son décor fait penser plus à Lubumbashi qu’à Bruxelles : longs rideaux beiges, tapis rouge et une bibliothèque en bois sombre où sont disposés des...