ÉTHIOPIE UN RÊVE DE PUISSANCE

Longtemps ce fut l’un des pays les plus pauvres du monde, une terre sans espoir. Aujourd’hui, on parle d’un nouveau « lion africain ». Entre dirigisme d’État et transition politique, l’ancienne Abyssinie cherche son chemin vers le futur.

De mémoire d’homme, jamais on n’avait connu une telle activité immobilière à Addis-Abeba, capitale de l’Éthiopie juchée à 2 300 mètres d’altitude, dans les replis de la montagne d’Entoto. Fondée à la fin du XIXe siècle, « la Nouvelle Fleur », avec ses 5 millions d’habitants, s’apparente plutôt, sous ce radieux soleil de décembre, à un agglomérat de grues et de gratte-ciel en construction enveloppés dans leur écrin de bâches plastifiées. Au rythme où cette jungle de ciment s’extrait de terre, on ne distinguera bientôt plus les montagnes environnantes depuis les grandes artères de Bole, le quartier huppé sillonné d’antiques taxis bleus et blancs déglingués et de grosses berlines rutilantes. Et puis, il y a ces panneaux placardés aux murs, tagués des slogans « Renaissance » ou encore « Africa is rising » (« l’Afrique se lève »), signe que l’ambiance est ici à la fête. Pas seulement parce que la ville célèbre le cinquantenaire de l’Union africaine, dont elle héberge le...