Éthiopie
Depuis la sortie de son album pop-folk Dying is a Wild Night, en 2013, la chanteuse canadienne d’origine haïtienne continue de chercher l’inspiration autour du monde. Elle raconte son périple dans le berceau de l’humanité.
Le palais du Négus.
Il se trouve au cœur de l’université d’Addis-Abeba, un endroit merveilleux, très vert, avec une magnifique fontaine. Une fierté nationale se dégage de cet édifice. C’est la première faculté du pays, fondée par l’empereur Hailé Sélassié en 1950. Les appartements du « Roi des rois » sont très bien conservés avec ses meubles, ses costumes. Dans les quartiers de l’impératrice, en revanche, il ne reste que les tapis…
Les églises de Lalibela.
Je me suis acheté un beau voile pour célébrer Pâques dans cette ville mythique, à 2 600 m d’altitude. Onze églises y ont été creusées dans la roche volcanique et la plus ancienne date du début du XIIIe siècle. On accède à l’intérieur par des grottes, des cavernes, des tunnels… et des passages souterrains les relient les unes aux autres. C’est grandiose !
Les montagnes du Simien.
Je recommande un trek de plusieurs jours dans ces reliefs, mais il ne faut pas être asthmatique : on marche à 3 000 m d’altitude ! Tout visiteur doit être accompagné d’un guide et d’un scout, un vieux monsieur avec une arquebuse, pour vous protéger des animaux et des voleurs. J’ai vu une colonie de singes et trois walia ibex, sorte de chèvre avec de grandes cornes, endémique du pays, dont il ne reste que 440 spécimens.
Le Merkato, à Addis-Abeba.
Il est réputé comme étant le plus grand marché à ciel ouvert du continent. J’ai moi-même été bluffée par son étendue ! On y trouve des tissus et des cotonnades incroyables. Il y a aussi de nombreuses échoppes qui vendent à foison les quatre types de croix orthodoxes. Et tout pour faire du café éthiopien bien sûr. Le lieu a été créé pendant l’occupation italienne, dans les années 1930.
Les ossements de Lucy au Musée national.
J’ai fait des études de biologie et me retrouver nez à nez avec la « grand-mère » de l’humanité a quelque chose de touchant. Même si des squelettes plus anciens ont été découverts après elle. En Éthiopie, la science et la religion sont totalement réconciliées et conciliables. C’est un pays où l’Église orthodoxe est très influente, mais où la théorie de l’évolution a aussi sa place.
Le studio de Gebre Kristos Solomon.
Cet artiste pratique la peinture traditionnelle éthiopienne dans la capitale, ainsi que l’art talismanique : ses œuvres sont protectrices. Fils et petit-fils de peintre, il a voulu être musicien mais son père l’a fait mettre en prison pour l’en dissuader ! Ses tableaux ont une résonance très forte avec le vaudou haïtien. J’ai été élevée dans la religion catholique et, pour moi, vaudou et catholicisme sont séparés, ce qui n’est pas le cas dans ce pays.
Le Mama’s Kitchen.
Situé dans le centre-ville d’Addis-Abeba, c’est à la fois un restaurant et un lieu de concerts, avec de très bons groupes d’éthio-jazz. Du folk éthiopien ! On peut y manger des plats traditionnels – ma sauce préférée c’est l’awazé, une « bolognaise » locale. D’ailleurs, on trouve de nombreuses références transalpines dans la gastronomie éthiopienne, alors que l’occupation italienne a été de courte durée.
La piscine de la cité royale de Gondar.
Construite par l’empereur Fasilidas au XVIIe siècle pour faire baptiser son peuple, elle est utilisée tous les ans pour la fête orthodoxe de Timket. En janvier, les pèlerins se baignent dans l’eau bénite pour guérir d’une maladie, demander un enfant… Gondar, comme Lalibela, est une ancienne capitale nationale.