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Cinquante ans, deux générations, ce n’est que le début de l’aventure…

Par Michael.AYORINDE
Publié le 22 février 2011 à 22h53
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POUR LES GENS DE MA GÉNÉRATION, C’EST UN ANNIVERSAIRE PARTICULIER. Nous sommes les premiers enfants de l’indépendance. Trop jeunes pour être acteurs des années d’espoir, pour être portés par la grande vague des ambitions. Puis assez adultes pour être touchés par le choc des années 1980 et 1990, assez adultes pour être les témoins de l’ère des désillusions et des crises. J’ai connu cette période étrange où le destin a semblé hésiter, balançant entre deux scénarios.

J’avais un peu plus de 16 ans et j’étais allé en Côte d’Ivoire en vacances. Abidjan brillait de mille feux sur une lagune presque immaculée. Le week-end, on allait à la patinoire ou au cinéma. Parfois à la plage, à Assinie. Dans les campagnes, on cultivait le cacao et le café. Houphouët régnait, mi-père Fouettard, mi-papa gâteau, sur une nation multiethnique apaisée, où les étrangers avaient toute leur place. Tout semblait possible. Tout était possible. On se laissait aller à imaginer cette Afrique de demain, au contact du reste du monde. Les choses ont mal tourné. La fameuse vitrine s’est brisée.

Je ne vais pas faire dans le couplet obligé de l’afro-optimiste. Je vais être franc. Quand je suis entré en journalisme, à la...

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