CHINE LA LONGUE MARCHE DE L’EMPIRE
En ce début de mois de mars, le regard des observateurs et des décideurs de la planète est tourné vers Pékin, où se met en place la dernière phase d’un bouleversement majeur dans l’histoire de la Chine contemporaine : l’arrivée au pouvoir de la cinquième génération de dirigeants depuis la fondation de la République populaire, sous la houlette du nouveau secrétaire général du Parti communiste chinois (PCC), Xi Jinping.
Après les fastes du 18e congrès du PCC, en novembre 2012, la capitale chinoise est une fois de plus le théâtre de cérémonies imposantes, très ritualisées, qui mettent en scène, pour le pays et pour le monde, l’exercice idéalisé de la « démocratie » à la chinoise : la désignation, ou plutôt l’intronisation, par les sessions plénières de l’Assemblée nationale populaire (ANP) et de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC, le Sénat), des titulaires des plus hautes fonctions de l’État, au Conseil des affaires d’État (gouvernement pouvoir exécutif), à l’ANP elle-même (pouvoir législatif), à la Cour suprême populaire (pouvoir judiciaire), et à la Commission centrale militaire.
Certes, les jeux sont déjà faits, d’une certaine façon, puisque le 18e congrès a renouvelé toutes les instances de direction du Parti...