« Cesser de vivre l’histoire par procuration »
L’historien et philosophe camerounais, né en 1957, a enseigné trois ans à l’université de Columbia (New York, 1987-1990) après un doctorat d’histoire à la Sorbonne. Il a repris pied sur le continent, d’abord à Dakar, où il a été le secrétaire exécutif du Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique (Codesria), de 1996 à 2000. Puis à Johannesburg, ville laboratoire par excellence, où il s’installe en 2001. Enseignant à l’université du Witwatersrand, il réside à Melville, un quartier résidentiel devenu multiracial, et s’envole chaque année pour donner quelques mois de cours aux États-Unis, à Harvard.
Il publie régulièrement des essais remarqués, tels que De la postcolonie. Essai sur l’imagination politique dans l’Afrique contemporaine (Karthala, 2000). Les deux derniers, Sortir de la grande nuit et Critique de la raison nègre (La Découverte, 2010 et 2013), sont les deux premiers volets d’un triptyque qui définit « l’afropolitanisme » – une nouvelle manière d’être propre aux Africains urbains et contemporains. À paraître en octobre prochain, La Pharmacie de Fanon (La Découverte) reviendra sur l’héritage laissé par le psychiatre martiniquais, avant le dernier volet de la trilogie. Mobilisation politique des jeunes, conflit de générations, manque d’ambition, problème de leadership...