
Terres rares :
l’Afrique, champ de bataille
Au moins 9% de ces minerais particulièrement prisés par la tech viendront du continent en 2029, contre 1% en 2020. Avec un potentiel encore immense et une demande en hausse croissante, les projets se multiplient. Suscitant la convoitise des États-Unis, soucieux de bloquer la domination chinoise.
L’Afrique pourrait produire 9% de l’offre mondiale de terres rares dès 2029, soit dix fois plus qu’actuellement, selon un récent rapport de Benchmark Mineral Intelligence. Et ce potentiel serait encore largement sous-estimé, selon l’expert minier ougandais Frank Dixon Mugyenyi [voir article]. Pour rappel, les «terres rares» (Rare Earth Elements, REEs) sont un groupe de 17 minéraux méconnus (lanthane, néodyme, thulium, yttrium, etc.) dotés de propriétés physiques exceptionnelles (conductivité, magnétisme, stabilité thermique, etc.). Ils s’avèrent indispensables aux technologies de pointe, dans le domaine de la transition énergétique (éolien, panneaux solaires, etc.), des technologies médicales (IRM, etc.), mais aussi dans les secteurs militaire et spatial (lunettes de visée nocturne, avions de chasse, etc.).
La demande mondiale pour ces minéraux devrait «quadrupler d’ici 2030», précise Benchmark. Le contrôle de ces ressources s’impose comme un enjeu croissant de l’économie et de la géopolitique mondiales. Car pas moins de 70% des terres rares sont produites en Chine...