
Connais-toi toi-même
Quatre femmes africaines, leurs amours, leurs aspirations, leurs désirs. Un récit transcendant de Chimamanda Ngozi Adichie, écrivaine majeure de la scène littéraire contemporaine.

Entremêlant des flash-back de leur enfance et de leur début d’âge adulte avec des épisodes se déroulant dans le présent pendant la pandémie de Covid-19 , L’Inventaire des rêves raconte les destins croisés de quatre femmes immigrées aux États-Unis. Chiamaka, écrivaine de voyage, Zikora, avocate, et Omelogor, ancienne banquière devenue étudiante diplômée, sont nigérianes; Kadiatou, femme de chambre d’hôtel, est guinéenne. Dès les premières phrases, la narration à la première personne de Chiamaka donne au roman un ton mélancolique: «J’ai toujours rêvé d’être connue par un autre être humain telle que je suis vraiment, déclare-t-elle. Parfois, nous vivons durant des années avec des désirs intenses que nous ne pouvons nommer. Jusqu’au jour où une fissure apparaît dans le ciel, s’élargit et nous révèle à nous-mêmes […].» Seule, en plein confinement, elle se souvient de ses anciens amants, se débat avec ses choix et ses regrets. Zikora, sa meilleure amie, a tout réussi, jusqu’à ce qu’elle se retrouve abandonnée par le père de son enfant. Omelogor, la cousine de Chiamaka, effectue une brillante carrière, mais commence à se questionner sur sa propre valeur. Le récit est ensuite déchiré par la tragédie de l’histoire de Kadiatou, agressée sexuellement par un client influent de l’hôtel de luxe américain où elle travaille une histoire inspirée du cas réel de Nafissatou Diallo et de Dominique Strauss-Kahn. Vingt-deux ans après la publication d’Americanah (2013), succès planétaire, Chimamanda Ngozi Adichie raconte la vie de ces femmes,une par une, sous différents angles, et reconstitue progressivement le puzzle du parcours émotionnel des personnages. Revenant sans cesse à une question centrale: est-il possible d’être véritablement connu(e) par un autre être humain? Traduite dans plus de cinquante-cinq langues, l’auteure de L’Hibiscus pourpre (2003) et de L’Autre Moitié du soleil (2008) aborde ici la nature même de l’amour. Sans jamais cesser d’élever la voix contre toutes les formes de discrimination et de pensée unique.