La fin programmée du charbon chez Eskom
L’électricien sud-africain cherche 10 milliards de dollars pour dire adieu à cette énergie fossile.
Révolution culturelle chez Eskom. Le producteur sud-africain d’électricité, qui est le plus grand émetteur de gaz à effet de serre (GES) d’Afrique, a présenté un plan de 10 milliards de dollars aux bailleurs internationaux pour fermer la majorité de ses centrales au charbon d’ici 2050 et miser sur les énergies renouvelables. Plombée par une dette de 28 milliards de dollars, l’entreprise espère toutefois boucler son tour de table avant la conférence sur le climat, la COP26, qui se tiendra à Glasgow en novembre. Eskom, qui produit plus de 90 % de l’électricité du pays, principalement en brûlant du charbon, émet 213 millions de tonnes d’équivalent CO2 par an. L’entreprise publique a pour ambition de fermer l’équivalent de 35 000 mégawatts (MW) de centrales à charbon d’ici 2050 (elle avait 41 000 MW de cette énergie en mars 2020). Deux des plus grandes centrales au monde, Medupi et Kusile, pourraient fermer vers 2040, plus de 20 ans avant la date prévue. Pour prouver sa détermination à réduire ses émissions de GES, l’entreprise convertit sa centrale au charbon de Komati en utilisant l’énergie solaire stockée dans des batteries. « Nous modélisons différents scénarios pour atteindre notre objectif de zéro émission nette d’ici 2050 », a précisé Mandy Rambharos, directrice générale de la transition énergétique d’Eskom. Priorité de l’Union africaine, les solutions écologiques sont en train de devenir un enjeu incontournable. « Le monde entier est en transition énergétique, nous devons prendre le train en marche pour que l’Afrique du Sud reste compétitive et que notre économie se développe », insiste Mandy Rambharos.
MOJA RIDE VOIT LA VIE EN ORANGE
Figure montante de la fintech ivoirienne, Moja Ride, start-up spécialisée dans les paiements numériques, est la première entreprise à intégrer le portefeuille d’Orange Ventures Afrique et Moyen-Orient. Ce fonds d’investissement de 350 millions de dollars a été lancé par l’opérateur de téléphonie le 30 juin. Il va notamment consacrer 50 millions d’euros pour dénicher des pépites en Afrique et au Moyen-Orient. Orange Ventures vise les start-up spécialisées dans la connectivité, les réseaux, les services aux entreprises, la cybersécurité, la fintech, le gaming et la santé susceptibles de devenir de futurs champions africains.

Privatisation de Djibouti Télécom
L’opérateur ouvre une part minoritaire de son capital.
Le petit pays de la Corne de l’Afrique, avec moins d’un million d’habitants, est le dernier du continent à ouvrir son secteur des télécoms, avec la privatisation partielle de Djibouti Télécom. Dans un communiqué publié le 11 juillet, le gouvernement a indiqué qu’il « proposera une part minoritaire et significative de l’actionnariat à un partenaire stratégique de premier plan ». Djibouti Télécom compte 410 000 abonnés à ses services mobiles, selon des données de la Banque mondiale datant de 2019, et réalise un chiffre d’affaires de 120 millions de dollars. Pour attirer les investisseurs privés, les autorités assurent que l’opérateur « dispose d’actifs télécoms de dernière génération, dont la mise en place d’un réseau 4G, ainsi que de très importantes infrastructures d’atterrissage de douze câbles sous-marins de grande capacité ». Et d’insister : « Djibouti Télécom occupe une position stratégique pour connecter la sous-région, le continent et le reste du monde. » L’opérateur historique est en effet au cœur d’un nœud de communication pour le trafic internet entre l’Asie, l’Europe et l’Afrique.
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