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BUSINESS

La demande en data centers explose

Par - Publié en août 2021
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En 2030, ce marché devrait peser 10 milliards de dollars.
En 2030, ce marché devrait peser 10 milliards de dollars.

Dans les années à venir, l’Afrique va devoir se doter de plus de 700 centres de données, si elle veut profiter du boom du secteur et assurer sa souveraineté numérique.

Stocker et gérer les milliards de données générées par les entreprises, les administrations et les particuliers chaque jour est un enjeu planétaire qui laisse l’Afrique en retrait. Seulement 1,3 % des data centers dans le monde sont localisés en Afrique. Soit environ 80 installations – dont la moitié en Afrique du sud, les autres sites se trouvant principalement au Nigeria, en Égypte, au Kenya et au Maroc. Avec la multiplication des échanges numériques, la demande explose. Elle est désormais trois fois supérieure à l’offre, selon l’Association des centres de données pour l’Afrique (ADCA). Cette dernière estime que le continent doit construire 700 nouveaux data centers comme celui de Diamniadio, au Sénégal, inauguré le 22 juin par l’Agence de l’informatique de l’État (ADIE) avec le soutien du chinois Huawei. Le site, qui représente un investissement de 15 millions d’euros, doit assurer la sécurité et la réduction des coûts d’hébergement des données de l’État et de ses administrations. Il doit favoriser l’éclosion de 4 600 entreprises et créer plus de 15 000 emplois. « Un autre data center est prévu prochainement pour le secteur privé », a annoncé Bassirou Ba, le directeur général du Parc des technologies numériques de Diamniadio, lors d’une visioconférence de CIO Magazine, le 9 juillet. L’enjeu est stratégique. Les données sont le moteur d’une économie désormais mondialisée et digitalisée. Les contrôler procure un avantage compétitif et acte de la souveraineté numérique d’un État. C’est aussi une source de revenus et d’emplois. Selon le cabinet BearingPoint, le marché africain du big data s’élèvera à 10 milliards de dollars d’ici 2030, multiplié par 10 en dix ans. Dans une étude de 2020, l’ADCA a ainsi recensé 85 opérateurs de centres de données dans les 54 pays africains, comme Africa Data Centres, filiale de Liquid Telecom, présente au Cap, à Johannesburg, Nairobi, Kigali, Harare et maintenant au Nigeria et au Togo. Ou encore PAIX Data Centres, Etix Everywhere, Teraco Data Environments, ST Digital, Cortex Logic, Wingu.Africa, NDA, etc. Et la liste est loin d’être exhaustive. Toutefois, les géants comme Amazon Web Services (AWS), Microsoft Azure ou Huawei sont déjà en position de force, ce qui pose la question de la souveraineté numérique. « Il faut mettre en place un marché unique du numérique entre pays africains. Car la souveraineté numérique repose sur l’idée que le continent doit définir sa propre trajectoire. C’est à nous de prendre en main notre destin et à gérer nos data centers », insiste Lacina Koné, directeur général de Smart Africa, le réseau pour l’harmonisation de la transformation numérique du continent.