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BUSINESS

L’Égypte, nouvelle start-up nation

Par - Publié en août 2021
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Un mouvement inédit de création d’entreprises a pu émerger grâce à un cadre de plus en plus favorable et l’intérêt croissant des investisseurs.

Paymob, Dayra, NowPay, Fawry, MoneyFellows, MNT, MoneyHash, Tejarra… L’Égypte est en train de devenir une pépinière pour les start-up technologiques. Un dynamisme qui fait scintiller le pays sur le radar du capitalrisque mondial, menaçant les positions de l’Afrique du Sud, du Nigeria et du Kenya. De janvier à juin 2021, les start-up égyptiennes ont levé près de 190 millions de dollars, soit autant que les fonds qu’elles avaient récoltés tout au long de l’année 2020. Signe de cette tendance, 34 start-up ont levé 22 millions de dollars au premier trimestre de cette année, le double du montant réuni par 24 start-up au quatrième trimestre 2020. Les sociétés opérant dans les domaines de la santé, du commerce électronique et de la fintech ont accumulé près de 60 % du total des montants levés. Les opérations se succèdent, comme celle du 

Trella souhaite révolutionner le transport routier.
Trella souhaite révolutionner le transport routier. 

fournisseur de paiements numériques Paymob, leader sur le marché égyptien, qui a décroché 18,5 millions de dollars auprès d’investisseurs au printemps. Ou encore celle de Trella, une société cairote qui réinvente le transport en camion (du choix de l’itinéraire à la facturation, tout est en ligne), qui a levé 42 millions de dollars pour l’expansion de ses services.

Les entreprises bénéficient d’un environnement de plus en plus favorable. En 2019, la Banque centrale a lancé un fonds de 57 millions de dollars dédié aux start-up de la fintech, rejoint par Disruptech Ventures, doté de 25 millions de dollars, initié par Malek Sultan, considéré comme le « principal gourou de la finance » du pays. Et en avril 2021, deux fonds de capital-risque ont vu le jour : Sawari Ventures, qui a atteint 71 millions de dollars en avril, et Algebra Ventures, qui a lancé son deuxième fonds visant 90 millions de dollars. De plus, la législation évolue. Dans un pays faiblement bancarisé, les autorités veulent créer des conditions favorables à l’innovation, en particulier dans l’inclusion financière. Depuis septembre, une loi permet à la Banque centrale d’octroyer des licences bancaires aux entreprises de fintech. Une deuxième loi – pour réglementer les pratiques financières non bancaires (comme la nanofinance), les technologies grand public ainsi que le secteur de l’assurance – va bientôt être adoptée. Dans ce contexte, Ahmed Alfi, fondateur et président du fonds Sawari Ventures, prédit que MNT NV, la première banque numérique privée du pays, avec plus d’un million de clients et une part de marché de 21,7 %, pourrait devenir la deuxième licorne égyptienne, rejoignant ainsi le géant des paiements électroniques Fawry, qui est évalué à plus de 2 milliards de dollars.

ZIPLINE LÈVE 250 MILLIONS DE DOLLARS

​​​​​​​La start-up californienne Zipline, qui s’est fait mondialement connaître en livrant par drone des médicaments, de poches de sang et des vaccins au Rwanda et au Ghana, a levé 250 millions de dollars, ce qui porte sa valorisation à 2,75 milliards de dollars. La start-up, qui a accompli plus de 150 000 missions en cinq ans et exploite 1 000 drones, a convaincu des investisseurs comme le fonds panafricain Emerging Capital Partners. « Soudainement, le besoin d’une logistique instantanée est devenu incroyablement évident pour les responsables de système de santé », se réjouit le directeur général Keller Rinaudo. En plus de s’étendre aux États-Unis et au Japon, Zipline s’implante au Nigeria avec la création de cinq centres de distribution.